Faire évoluer une revue scientifique avec ses partenaires

Résumé

Qui sont les partenaires d’une revue scientifique ? Une telle question est rarement abordée, alors qu’une revue ne peut exister, se développer, ni assurer sa pérennité et sa légitimité sans les contributions de ses différents partenaires. Le partenariat dont il est question ici peut être défini et situé comme le stipulaient les sociologues de l’éducation Landry et al. (1996) : « dans le champ plus vaste de la culture de la proxémie, c’est-à-dire de la propension des êtres ou des organisations à se rapprocher, dans un espace et un temps donnés, pour se solidariser face à des problèmes ou à des objectifs qu’ils ont en commun » (p. 21). En ce qui concerne les revues, ce sont les lectrices et lecteurs, les autrices et auteurs, les évaluatrices et évaluateurs, les membres des différents comités, l’éditeur et les organismes de classement qui viennent spontanément à l’esprit lorsqu’on parle de partenaires. Si bien connaître ses partenaires est primordial, expliciter les conditions qui amènent à s’engager dans tel ou tel partenariat est un exercice autant sinon plus important. Les attributs proposés par les théoriciennes et théoriciens des parties prenantes (par exemple, Savage et al., 1991 ; Mitchell et al., 1997), axés principalement sur les intérêts (stakes) et les revendications (claims), sont insuffisants, voire pas toujours adéquats, pour déterminer à qui une revue scientifique devrait accorder le statut de partenaire. En effet, certains partenariats sont tout simplement naturels, et leur pertinence ne repose pas sur l’évaluation de leur potentiel de menace ni de leur potentiel de coopération (suivant Savag…