Dépasser l’anthropocentrisme dans l’étude des nouveaux modes de management : quelques leçons de la sur-humanisation

Authors

  • Justine LOIZEAU Docteure, ATER Université Paris Dauphine – PSL

Abstract

« Adieu à l’anthropocentrisme » : tel pourrait être le mot d’ordre des études critiques en management aujourd’hui. En effet, le besoin de repenser les sciences de gestion à l’heure du changement climatique (e.g. Nyberg & Wright, 2022) et l’intégration des perspectives non-humaines dans le management, par exemple à travers les théories des pratiques (Gherardi & Laasch, 2022), témoignent de la volonté d’un dépassement de l’anthropocentrisme, c’est-à-dire des perspectives prenant l’être humain comme alpha et oméga des sciences de gestion. Pourtant, il n’y a rien d’évident dans la critique de l’anthropocentrisme à première vue. Si nous reprenons les analyses de Descola (2005), la logique naturaliste propre à l’Occident est en effet anthropocentrique. Mais cela ne signifie pas qu’elle est négative en soi : elle n’est qu’une des formes possibles du rapport au monde de l’humanité. Cependant, les conséquences de ce rapport au monde sont aujourd’hui délétères, non seulement en termes écologiques, mais aussi en termes managériaux. Il n’est donc pas surprenant que les critiques gestionnaires de l’anthropocentrisme prennent de l’ampleur aujourd’hui, tout en restant encore pour le moment localisées dans des courants critiques en gestion. Néanmoins, elles ne sont pas exemptes de limites, et c’est ce que nous entendons développer ici.
Dans un premier temps, nous pouvons situer cet « adieu à l’anthropocentrisme » en gestion dans une perspective plus large, qui retrace des mouvements d’aller-retour entre instrumentalisation et (ré)humanisation…

Published

2024-03-27

How to Cite

LOIZEAU, J. (2024). Dépasser l’anthropocentrisme dans l’étude des nouveaux modes de management : quelques leçons de la sur-humanisation. Revue De l’organisation Responsable, 19(01). Retrieved from https://journaleska.com/index.php/or/article/view/9420