Pour un aggiornamento du rapport au vivant dans les sciences de gestion

Abstract

Les organisateurs ont eu la gentillesse de me proposer d’ouvrir ces 12es Rencontres, dont le thème est le dépassement de l’anthropocentrisme dans les études critiques en management. Mon introduction aurait pu brosser à grands traits les relations entre anthropocentrisme et sciences de gestion, ou mieux encore, proposer une réflexion sur l’anthropocentrisme et la pensée critique, mais j’ai renoncé car vous êtes certainement tous des experts de ces questions.
J’ai donc plutôt décidé de vous parler d’AMOC pour débuter ces Rencontres. Les lecteurs de Stefan Zweig pourraient penser à Amok, avec un K, qui désigne une rage incontrôlable, mais non, ici je vais parler d’AMOC avec un C qui est le nom de la circulation méridienne de retournement atlantique. Un courant marin donc, dont l’inversion est prévue, au rythme d’accumulation actuelle des gaz à effet de serre et dans les scénarios optimistes, aux alentours de 2050, mais plus probablement quelques années auparavant. Et cette inversion s’est déjà produite dans le passé, puisque c’est elle qui a déterminé le début et la fin des ères de glaciation. C’est l’AMOC qui est ainsi responsable de la fin de la période de glaciation, il y a 12 000 ans, et qui a donné lieu à un climat stable et tempéré à nos latitudes. Nous pourrions donc passer, en quelques décennies, d’un réchauffement global à un refroidissement global, dans tous les cas un régime climatique très instable. Nous ne sommes finalement pas loin de l’Amok climatique, avec un K cette fois…