La RSE dans les « déjà-là organisationnels » alternatifs à la grande entreprise capitaliste

Résumé

La Revue de l’Organisation Responsable (ROR) défend une approche politique et critique plurielle de la RSE qui « a pour principe fondateur l’analyse de la tentative de poser la RSE comme un nouveau mode de régulation du capitalisme » (Arnaud et al., 2023, p. 4). En cela, plusieurs éditoriaux et appels à contributions ont fait référence à différentes alternatives aux récits dominants sur les rapports entre les organisations et la nature, entre les humain·es et la nature et à une représentation dépolitisée et ahistorique de l’Anthropocène.
La construction de contre-récits s’inscrit dans une ontologie du monde qui permet une revisite et une bascule des Sciences Humaines et Sociales en s’ancrant dans une perspective critique des transitions que les organisations doivent porter. Les réflexions, menées aujourd’hui par de plus en plus de chercheuses et de chercheurs, visent à participer à une sorte d’alignement entre ce que s(er)ont les organisations, les collectifs et les enjeux contemporains de nos sociétés. Pour autant, malgré les nombreuses recherches qui se déploient autour du concept d’Anthropocène, peu s’inscrivent dans une critique plus globale du capitalisme (Banerjee & Arjaliès, 2021 ; Ghoshal, 2005). « La finitude du monde n’est pas suffisamment prise en compte, prisonniers que nous sommes des illusions d’un développement infini des techniques » (Eynaud & Carvalho de França Filho, 2019, p. 12). La ROR tente donc d’offrir un espace d’émergence de conceptualisations nouvelles qui permettent de rompre avec les hypothèses du « business as usual » (Nyberg & Wright, 2022) et de donner à voir une pluralité de territoires (Nord-Global, Sud-Global, interdépendances et différentes échelles spatiales) et d’espaces organisationnels (grande entreprise capitaliste mais aussi TPE-PME, organisations publiques et organisations de l’ESS)…