Dépasser l’anthropocentrisme pour étudier la servicisation dans une organisation à but lucratif : quelques aperçus préliminaires d’une approche posthumaniste de la théorie de la pratique

Auteurs

  • Charlotte DURIEUX Doctorante, ICHEC Brussels Management School/UCLouvain

Résumé

En cette ère de l’Anthropocène (Crutzen & Stoermer, 2000), où les effets manifestes de l’activité humaine sur notre planète deviennent de plus en plus préoccupants, organisations et chercheurs ne peuvent se permettre l’inaction (Jackson, 2009). Malgré les incessants rappels de divers acteurs de la société sur les indéniables et persistantes conséquences du réchauffement climatique, l’humanité continue de repousser les limites planétaires, tout en en subissant les répercussions (e.g. crises sanitaire, environnementale, sociale, économique, etc.). Il est donc urgent de repenser nos modèles de gestion, nos modes d’organisation et de recherche pour favoriser un changement de paradigme vers des pratiques plus durables et responsables (Nyberg & Wright, 2022). Dans cette optique, des chercheurs critiques ont exploré de nouvelles idéologies managériales pour relever ces défis (e.g. Daudigeos et al., 2021). Toutefois, la plupart de leurs recherches se sont concentrées sur l’expérience des travailleurs, adoptant ainsi une perspective anthropocentrique prononcée (De Ridder et al., 2024). D’autres soutiennent une approche visant à décentrer notre regard de l’exceptionnalisme de l’Être humain (Braidotti, 2013). Dans ce contexte, l’objectif de ma recherche doctorale s’inscrit dans cette perspective posthumaniste pour étudier la servicisation au sein d’une organisation à but lucratif active dans le secteur automobile.
La servicisation peut être définie comme « les processus de transformation par lesquels une entreprise passe d’un modèle d’affaires et d’une logique centrés sur le produit à un modèle d’affaires et une logique centrés sur le servic…

Publiée

2024-03-27