S’organiser dans un refuge animaliste : repenser la place de la mort ?

Auteurs

  • Nilo CORADINI DE FREITAS Doctorant, Grenoble École de Management

Résumé

L’activité humaine perturbe les systèmes qui permettent et soutiennent non seulement la vie humaine, mais aussi de nombreuses formes de vie sur Terre (IPCC, 2023). Les épistémologies humanistes sur lesquelles ces activités reposent impliquent notamment une croissance économique fondée sur l’utilisation à grande échelle des combustibles fossiles (Wright et al., 2018) et sur l’exploitation des animaux non-humains (Sayers, 2016). Ainsi, l’expansion de la frontière agricole, par exemple pour soutenir la consommation française de soja à destination de l’élevage de volailles (Blavignat, 2019), a grandement contribué à la déforestation de la forêt amazonienne. En conséquence, l’expansion de la frontière agricole a transformé la forêt en émetteur net de gaz à effet de serre (Denning, 2021). Même si la recherche en organisations a abordé le débat sur la place des animaux non-humains (par exemple Labatut et al., 2016 ; Sayers et al., 2019 ; Tallberg & Hamilton, 2022), le sujet demeure marginal.
L’humanisme, en positionnant l’humain sur un niveau distinct de celui des autres animaux, a nourri des systèmes de pensées et de société fondés sur les dualismes (Knights, 2015). L’humanisme a conduit notamment à développer des hiérarchies entre groupes humains, selon une échelle de valeur basée sur une incarnation plus ou moins marquée des idéaux de ce que signifie être humain. En « déshumanisant » des groupes entiers, il a permis le colonialisme, le racisme, le validisme et, surtout, le spécisme (Segal, 2021)…

Publiée

2024-03-27