Le rôle de la nature dans la gouvernance des transitions des territoires de montagne

Résumé

Notre étude s’inscrit dans la littérature sur les sustainability transitions studies (STS) et plus particulièrement dans l’approche du Transition Management (TM), qui se focalise sur les aspects liés à la gouvernance et sur le rôle des différents acteurs dans les processus de transition (Rotmans et al., 2001). Avec cette étude, nous cherchons à étudier le rôle de la nature dans la gouvernance des sustainability transitions, afin de ne pas nous limiter aux acteurs humains comme ce fut historiquement le cas dans ce champ (Contesse et al., 2021), et de mieux comprendre ces processus de transition.
Pour ce faire, nous avons décidé de mobiliser la théorie de l’acteur-réseau, aussi appelée sociologie de la traduction (Latour, 2013; Latour & Woolgar, 2013). Au centre de cette approche se trouve le concept d’actant, que l’on peut définir comme toute entité exerçant une influence sur une autre entité, même sans intentionnalité (Iskandarova, 2016). Humains et non-humains se retrouvent donc au même niveau et étudiés dans les mêmes termes, ce qui permet de se concentrer sur les réseaux que forment ces entités, ainsi que les techniques mises en place pour renforcer ces réseaux comme la traduction, le recrutement ou l’intéressement (Callon, 1984). Cette vision de la nature comme actant au même titre que les humains nous semble donc particulièrement pertinente pour étudier le rôle de la nature dans la gouvernance des sustainability transitions.
Cette étude porte sur le cas des Alpes françaises, déjà durement affectées par les conséquences du changement climatique, avec l’augmentation des risques naturels (Einhor…