« Acteurs et projets de déploiement d’infrastructures de recharge pour voitures électriques : la construction de territoires de l’automobile électrique dans la région Hauts-de-France. »

Résumé

Thèse en aménagement de l’espace, urbanisme, soutenue à l’Université de Lille, sous la direction de Philippe DEBOUDT, d’Élodie CASTEX et Séverine FRÈRE
Le titre de la thèse est un hommage explicite à l’œuvre de l’urbaniste Gabriel Dupuy, qui publia en 1995 Les territoires de l’automobile (Anthropos, collection « Villes »). Dans son ouvrage, l’auteur décrit les transformations territoriales induites par une pratique de masse de la voiture thermique, comme les zones pavillonnaires, les ronds-points, les stations-services ou encore les drive-in ou « service-au-volant » au Québec ! G. Dupuy propose le concept de « système-automobile » pour désigner ces transformations. Ce système est composé d’infrastructures routières, de centres de production et de services et de règlements qui rendent possible une pratique de masse de la voiture. Ce concept nous a été utile pour cerner les enjeux induits par dix ans de politiques favorables au développement des voitures électriques en France : nous montrons ainsi qu’un système automobile « électrique » est en construction, il bénéficie des infrastructures et services issus du premier système et lui assure sa pérennité, sans pour autant remettre en question le monopole de la voiture dans nos mobilités quotidiennes.
Dans ce nouveau système automobile, l’infrastructure de recharge ouverte au public joue le rôle de clef de voute : elle permet d’atténuer la « peur de la panne » et rassure ainsi les futurs utilisateurs. Ces infrastructures ont émergé dans l’espace public en France à partir de 2014, sous impulsion d’un appel à projet piloté par l’ADEME, l’agence de la transition écologique…