La gouvernance de la diversité en Égypte
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https://doi.org/10.54695/mm.236.01.723Résumé
Du point de vue de la science politique, les « anciennes minorités »
se distinguent des nouvelles avant tout par le fait que leur construction
politique1 est intimement liée à la formation de l’État-nation,
puisque la
volonté de l’acteur étatique d’affirmer sa légitimité se fait au détriment des
cultures dominées et/ou périphériques, mais également au détriment des
institutions religieuses, auxquelles il dispute notamment le monopole de
l’éducation. En réaction aux tentatives d’uniformisation, dont est porteur
le projet étatique d’homogénéité nationale, les représentants des cultures
dominées se lancent dans une quête identitaire, à la recherche de ce qui
les différencie de la majorité, mobilisant pour ce faire les ressources
symboliques à leur disposition, le plus souvent liées à la mémoire (langue
ou religion). De ce fait, les États-nations,
en poursuivant leurs objectifs
homogénéisateurs, suscitent des réactions de résistance qui donnent, le cas
échéant, naissance à des clivages sociaux persistants, opposant les minorités
entre elles et/ou à l’État central.
Nés de l’action étatique, ces clivages sociaux (au sens rokkanien du
terme2) ont en retour un effet politique, qui trouve notamment sa traduction
dans le système partisan. En Europe occidentale, ces clivages ont ainsi