Motiver la population à se protéger : le cas du premier confinement en France

Auteurs

  • Marie-Eve LAPORTE Université Paris-Saclay, Réseaux Innovation Territoires et Mondialisation, Sceaux, France
  • Fabienne BERGER-REMY Université Paris Dauphine-PSL, DRM [ERMES], UMR CNRS 7088, Paris, France

Mots-clés:

modèle de la gestion de la peur en santé, communication gouvernementale, crise, peur de la mort, covid 19

Résumé

Cette recherche mobilise le modèle de la gestion de la peur en santé pour étudier la portée et les limites du recours au couple menace-solution dans la communication publique en temps de crise et pour identifier des leviers susceptibles de favoriser des comportements appropriés, en étudiant le cas extrême du premier confinement (mars – mai 2020) en France. Une étude qualitative a été menée pendant le premier confinement en France, au moyen d’une phase exploratoire d’observation de conversations en ligne, puis de 17 entretiens semi-directifs de citoyens. Les résultats montrent que la communication gouvernementale a incité une partie des personnes à respecter le confinement, en s’appuyant sur un discours classiquement utilisé en santé publique qui consiste à agiter la menace et à proposer la solution. Cependant, cette communication a montré des limites et conduit un certain nombre de personnes à mobiliser d’autres ressources : la communauté de destin et un rapport apaisé à la mort. Cette recherche remet en cause la pérennité d’une approche qui repose uniquement sur l’activation de défenses proximales et montre l’intérêt de l’activation des défenses distales en temps de crise. Sur un plan théorique, elle offre ainsi une compréhension approfondie du fonctionnement des défenses distales. Sur un plan managérial, elle propose de nouvelles pistes pour l’action et la communication publique de crise : après la réponse immédiate, la communication doit aider les individus à reprendre le contrôle, se montrer agile et différenciée selon les individus et associer les collectivités territoriales et plus largement les acteurs des territoires.

Bibliographies de l'auteur

Marie-Eve LAPORTE, Université Paris-Saclay, Réseaux Innovation Territoires et Mondialisation, Sceaux, France

Marie-Eve LAPORTE est Professeure à l’université Paris-Saclay sur la chaire « management
de l’innovation & santé du futur », au sein du laboratoire Réseaux Innovation Territoires et
Mondialisation (RITM). Elle détient un doctorat et une habilitation à diriger des recherches
en sciences de gestion et du management. Marie-Eve Laporte a précédemment exercé en tant
que directrice marketing et qualité dans l’industrie agro-alimentaire, puis comme maîtresse
de conférences à l’IAE Paris-Sorbonne. Ses enseignements portent sur les comportements,
les méthodologies d’études et recherches, le marketing et la communication. Ses domaines de
recherche incluent le management de la santé, les comportements liés à la santé, le marketing
de l’alimentation et de la santé et la transformation digitale.

Fabienne BERGER-REMY, Université Paris Dauphine-PSL, DRM [ERMES], UMR CNRS 7088, Paris, France

Fabienne BERGER-REMY est Maîtresse de Conférences habilitée à diriger des recherches
et docteure en sciences de gestion. Après une expérience significative en marketing, gestion
des marques et management au sein d’entreprises de grande consommation puis en tant que
consultante, elle est devenue enseignante-chercheuse en 2014, d’abord à l’IAE Paris Sorbonne,
puis à l’université Paris Dauphine – PSL depuis 2023, où elle contribue à l’axe Ermes du laboratoire
Dauphine Recherches en Management (DRM). Ses recherches sont résolument pluridisciplinaires
et portent sur les transformations de l’organisation et des métiers du marketing,
les rapports entre travail, marque et consommation, la marque employeur, et la création de
valeur sous la forme de capital immatériel.

Publiée

2024-04-26

Numéro

Rubrique

Articles