Tout change parce que rien ne change ? Politiques sociales et cycles de transformation économique et institutionnelle au Chili [

Auteurs

  • Emmanuelle Barozet est sociologue, professeure du Département de Sociologie de l’Université du Chili et chercheuse associée du Centre d’Études du Conflit et de la Cohésion Sociale (COES).
  • Vicente Espinoza est sociologue, professeur de l’Institut d’Études Avancées de l’Université de Santiago et chercheur associé du Centre d’Études du Conflit et de la Cohésion Sociale (COES

Mots-clés:

transformation

Résumé

Dans cet article, nous analysons les politiques sociales chiliennes au cours des trente dernières années, en particulier les options prises par les différents gouvernements, ainsi que le rejet qu’elles ont généré dans la dernière décennie. Sur la base d’une croissance économique soutenue, les politiques sociales mises en place ont permis de faire baisser de manière très importante le taux de pauvreté et d’améliorer les conditions de vie de la population, sans cependant remettre en cause les inégalités de revenus. La question centrale que nous abordons est comment un modèle qui assure une croissance économique soutenue et permet l’amélioration des conditions de vie de la population génère-t-il un rejet profond de la part d’une grande partie de la population ? La combinaison entre des politiques de croissance et sociales « pro-pauvres » et de ciblage sur les plus démunis, malgré ses succès, ne permet cependant pas de corriger les effets les plus ségrégatifs du système, en particulier dans le domaine de l’éducation, de la santé et des retraites. Nous montrons comment les limites de ce modèle, combiné avec une promesse non tenue d’égalité des chances, ouvre la voie depuis les années 2000 à un profond débat sur l’avenir du modèle économique et social. La partie finale de l’article aborde les dilemmes du gouvernement Bachelet dans le cadre des réformes sociales en cours et d’un profond ralentissement économique.

Publiée

2023-01-12

Numéro

Rubrique

Articles