THE JUDICIALIZATION OF ABORTION IN LATIN AMERICA AND THE LIMITS OF CITIZENSHIP

Auteurs

  • Viviana BOHÓRQUEZ MONSALVE
  • Jordi DÍEZ
  • Nora PICASSO UVALLE

DOI:

https://doi.org/10.54695/pal.114.01.569

Résumé

Le phénomène de judiciarisation de la politique en Amérique latine
s’est notamment traduit par un essor de l’autonomie de plusieurs Cours
suprêmes ou constitutionnelles, une indépendance qui leur a permis
d’entrer pleinement dans les débats actuels relatifs aux droits reproductifs.
Cet article présente une analyse de ce phénomène, en se focalisant sur
quatre décisions relatives à l’avortement, rendues par ces hautes instances
juridiques, en Argentine, en Colombie, au Costa Rica et au Mexique. Il
détaille les arguments que ces tribunaux ont présentés pour défendre
ou s’opposer au droit à l’avortement, et évalue la manière dont ils ont
contribué ou non, à l’égalité des sexes. Depuis une perspective historique,
il s’agit d’examiner la question de l’intégration des femmes en tant que
sujets de plein droit dans des démocraties qui leur garantissent théoriquement
une citoyenneté à part entière. L’analyse suggère que, dans trois
cas – en Argentine, en Colombie et au Mexique – les verdicts ont révélé des
progrès significatifs dans la démocratisation de ces pays, en élargissant
effectivement la dimension égalitaire de la démocratie. Dans ces trois cas,
l’on peut parler d’une inclusion partielle des femmes dans la citoyenneté,
tant des restrictions concernant les raisons acceptables pour interrompre
une grossesse continuent à être opérantes. Le cas du Costa Rica prend le
contre-pied de cette tendance, puisqu’il admet la primauté au droit à la vie
de l’enfant à naître sur tout autre droit des individus féminins. Le droit à
l’avortement au Costa Rica se limite donc aux situations dans lesquelles la
grossesse met en danger la vie de la femme enceinte.

Publiée

2019-08-01