ABORTION IN ARGENTINA: THE REFUSAL OF WOMEN’S AUTONOMY

Auteurs

  • Angeline MONTOYA

DOI:

https://doi.org/10.54695/pal.114.01.563

Résumé

Le 14 juin 2018, la chambre basse argentine prononça une délibération historique : par 129 voix contre 125 et une abstention, les député-e-s votèrent pour la légalisation de l’avortement pendant les quatorze premières semaines de grossesse. Après des décennies de mobilisation, il semblait que l’Argentine allait devenir le second pays d’Amérique du Sud, après l’Uruguay en 2012, à légaliser une pratique courante mais réalisée dans la plus complète clandestinité. Mais, moins de deux mois plus tard, le 9 août, le Sénat infligea un cruel revers aux pro-choix, rejetant le projet à 38 voix contre 31. L’article revient sur les moments marquants de la politisation de l’avortement en Argentine en relatant d’abord les débats de l’année 1994 et ceux succédant à la crise de 2001. Il analyse le choix stratégique du discours sur la vie pour les acteurs en présence, ainsi que le rôle de l’Eglise catholique pour laquelle l’enjeu principal est de conserver son poids sur les élites politiques et son pouvoir institutionnel, dans un contexte de plus grande pluralité religieuse. Le texte interroge finalement l’apparent paradoxe entre les remarquables avancées des droits et libertés LGBT, et le blocage politique concernant le droit des femmes à avorter en toute légalité et dans de bonnes conditions sanitaires.

Publiée

2019-08-01