De la Fantastique à l’op. 55 de Saint-Saëns : les enjeux du style sévère dans la symphonie française au milieu du XIXe siècle

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https://doi.org/10.54695/mu.20.02-03-04.1952

Résumé

Par sa richesse polyphonique, le genre de la symphonie semble naturellement
propice aux développements contrapuntiques. De ce point de vue, la permanence
d’imitations, canons, renversables et autres superpositions mélodiques dans les
symphonies françaises contemporaines de Boëly s’inscrit dans la lignée des maîtres
viennois de la seconde moitié du XVIIIe
siècle, tandis que leur proximité avec des moments de grande vocalité dessine un idéal plus spécifiquement national. La mise
en avant de ces manifestations du style sévère est ainsi l’occasion d’envisager le
rapport entre l’écriture contrapuntique des traités et une écriture plus librement
adaptée à une pensée orchestrale de grande envergure.
Plus encore, la figure particulière du fugato invite, par sa présence ininterrompue dans le corpus, à un questionnement sur sa rhétoricité après 1830. De Berlioz
au jeune Saint-Saëns, avec Félicien David, Reber, Louise Farrenc, Gounod ou
Bizet, tous recourent au moins une fois dans leurs symphonies aux principes de la
fugue. Puissance narrative et expressive chez Berlioz, surprise et renouveau d’un
mouvement lent avec Gounod et Bizet, démonstration d’une science compositionnelle ou réappropriation des techniques strictes de la fugue, le choix du fugato
dépasse le simple besoin de renouvellement du discours musical. La mise en perspective de ces sections, leur positionnement, la conception des sujets, l’agencement
des entrées et leur traitement instrumental permettent alors de réévaluer les enjeux
structurels de tels passages et leur portée à un niveau compositionnel plus large.

Publiée

2013-05-01

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