LA COLONISATION DE L’AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE ET LES SERVICES DE TRANSFERT DE FONDS PAR VOIE POSTALE DE 1874 À 1955 : À LA RECHERCHE DE L’ORIGINE DU COMPTE D’OPÉRATION

Auteurs

  • Toyomu Masaki

Résumé

transfert de fonds à faible coût, même dans des régions éloignées. Cette recherche élucide tout d’abord la trajectoire du développement de ces services de transfert de fonds par voie postale entre la métropole et les colonies de l’AOF, ainsi qu’entre ces colonies. Ces transferts de fonds par voie postale se sont faits par l’intermédiaire des comptes du trésorier-payeur général de Dakar et du Trésor français. Ce mécanisme permettait les transactions entre les
francs coloniaux et métropolitains par l’intermédiaire du Trésor français. Cette étude révèle ensuite que les flux monétaires par voie postale de l’AOF vers la France métropolitaine ont été plus importants que ceux en sens inverse, ce qui a permis au gouvernement français d’obtenir les francs locaux (ou coloniaux) qu’il pouvait consacrer à ses propres projets en Afrique. D’un autre côté, cela signifie que le Trésor français devait fournir des francs métropolitains supplémentaires pour effectuer les paiements aux bureaux de poste en métropole. Lorsque la France a introduit un compte d’opérations pour les transactions financières avec ces pays africains juste avant l’indépendance de ces colonies, ce compte a été ouvert au Trésor français plutôt
qu’à la Banque de France. L’une des raisons ayant conduit à cette décision était que la banque centrale ne pouvait pas accepter que le solde du compte d’opérations devienne négatif si les transferts de fonds de l’Afrique vers le pays d’origine française augmentaient. Cet article souligne que le service postal de transfert de fonds a contribué, dans une certaine mesure, à stabiliser le système financier établi entre la métropole et ses colonies et identifie l’origine du
compte d’opération, une fonction-clé de ce système du franc CFA.

Publiée

2022-02-03

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