SCIENCE FICTION IN ENTERPRISES: VISUALIZING, DISPLACING, DECONSTRUCTING

Auteurs

  • Irène LANGLET

Résumé

Il y a une injonction récente à se « mettre à la SF » pour être créatif, innovant, qui rejoint les
exercices d’une branche ancienne de la prospective, et qui se distingue de l’intérêt pour les
fictions d’usine et d’entreprise. Il s’agirait ici non seulement de gagner (classiquement) en recul
critique grâce au « miroir » tendu par la fiction réaliste, mais aussi (de façon plus novatrice) de
gagner en projection intellectuelle grâce à un « savoir non conventionnel » contenu dans cette
littérature de l’imaginaire. Mais que signifie lire la SF pour ses idées, comme si on pouvait
les détacher du style, de la composition, du fonctionnement des œuvres ? Les théories de la
fiction n’ont cessé de débattre de l’articulation des fictions au monde réel, car la lecture est loin de se limiter à une « exploration », notamment et surtout dans la SF. On rappellera en
quoi, avant de proposer des approches différenciées de ces « SF de l’entreprise », à travers
trois types de science-fiction de complexité croissante : une SF transparente, comme dans
The Circle (roman de Dave Eggers) ; une SF interventionniste, comme dans le recueil Au bal
des actifs / Demain le travail (collectif, coordonné par Anne Adam) ; une SF abductive, comme
dans CLEER (Laurent L. Kloetzer).

Publiée

2019-08-01

Numéro

Rubrique

Articles