SHIPBUILDING, A LEADING SECTOR OF THE SOUTH KOREAN ECONOMIC TAKE-OFF (1954-PRESENT)
Mots-clés:
construction navale (industrie de la) ; sidérurgie ; décollage économique ; État ; chaebol ; Corée du SudRésumé
Après le décollage économique du Japon, la Corée du Sud a elle aussi connu un « miracle »
économique. Plus encore qu’au Japon, les constructions navales ont constitué un secteur
moteur, au caractère stratégique marqué, du décollage (ou take-off) économique coréen.
Avant l’électronique et grâce au soutien d’une puissante sidérurgie d’abord d’État, puis privatisée (1998-2000), les constructions navales jouèrent bien le rôle d’un secteur leader. Elles
constituèrent l’une des clefs essentielles du take-off du pays, un instrument déterminant du
rattrapage et un argument décisif pour un pays suiveur désireux de compenser son retard
sur les pays leaders. Les constructions navales coréennes tirèrent avantage de leur étroite
proximité avec les plus puissants complexes sidérurgiques du monde. Elles surgirent au
premier rang mondial à partir de 2000, en supplantant alors le Japon. Depuis 2009, elles ont
opposé une résistance effective et efficace à leurs concurrentes chinoises. Elles le doivent à
une main-d’œuvre hautement qualifiée travaillant un grand nombre d’heures et à un excellent
positionnement stratégique dans les produits haus de gamme. Ce succès, dans une large
mesure, est le fruit d’une étroite coopération entre l’État et les chaebol commencée dans les
années 1960.