Sécurité économique globale et risques immatériels
Résumé
En quelques années de mondialisation économique, de nouveaux risques sont apparus, plus immatériels que les risques classiques. Ils sont notamment liés à la méconnaissance ou à la mauvaise pratique des trois stades de l’intelligence économique : l’information, la sécurité et l’influence. Ces risques sont divers, ténus, diffus mais néanmoins très importants. Ils concernent les entreprises comme les États. L’information par exemple est souvent restreinte à la connaissance d’un marché ou de concurrents, mais les facteurs culturels et sociologiques sont négligés. Un autre écueil est de se reposer sur des outils techniques et d’oublier l’interprétation fondée sur la compétence, l’expérience et l’intuition humaines. Ce risque techniciste existe aussi dans le management de la sécurité. Il consiste à faire confiance à des procédures et des normes internes pour détecter la menace ou le dysfonctionnement. Cela ne fait que reporter le risque sur d’autres, cela plaît aux agences de notation mais ne protège en aucune manière des vraies menaces, comme en attestent des exemples récents. La permanence du recours à ces techniques qui ont montré leurs limites découle d’une véritable idéologie doublée d’un « business » florissant. Il faut aussi prendre en compte le risque juridique, présent au niveau du contrat mais aussi de la règle et de la norme, le risque d’image, de gouvernance... Enfin, l’absence de stratégie d’influence ou une mauvaise pratique de celle-ci expose à subir un environnement extérieur formaté par d’autres et plus difficile à maîtriser. Un exemple de ces problématiques immatérielles est celui très actuel des bio ou agrocarburants. La sécurité globale impose à tous les acteurs d’être actifs dans les trois phases de la démarche d’intelligence du monde extérieur.
