Analyse par télédétection de la pression anthropique et des transformations du paysage dans une ancienne zone cacaoyère : cas du royaume Indénié (Côte d’Ivoire)

Auteurs

  • Armand KANGAH

DOI:

https://doi.org/10.54695/pi.58.1-4.0023

Mots-clés:

Carte d’occupation du sol, analyse diachronique, Landsat, pression foncière, cultures d’exportation, royaume Indénié, Côte d’Ivoire.

Résumé

La régression des formations forestières occasionnées par les cultures d’exportation implantées en Afrique a fait l’objet de nombreuses publications.
Dans la présente étude, il est question du royaume Indénié, qui fut l’une des premières régions de la Côte d’Ivoire à accueillir les cultures
du café et du cacao pendant la période coloniale. Le développement et l’essor de ces cultures, mais également de cultures de rente plus récentes, ont occasionné une forte pression foncière dans la région. Le but de cette étude était de dresser l’état actuel (2018), mais également d’observer l’évolution depuis une date antérieure (1987) du développement des cultures de rentes dans cette région. À cet effet, deux images-satellites de Landsat TM (1987)
et OLI (2018) ont été utilisées. Des compositions colorées TM7 (rouge), TM4 (vert), TM3 (bleu) et OLI7 (rouge), OLI4 (vert), OLI3 (bleu) ont respectivement
été réalisées avec les images de 1987 et 2018. En outre, pour faciliter la caractérisation et la discrimination des types d’occupation des terres,
trois néo-canaux, à savoir l’indice de végétation normalisé (NDVI), l’indice de brillance des sols (IB) et l’indice d’humidité des sols (NDWI) ont également
été créés. Une classification dirigée pixel par pixel de 5 classes réalisée sur les deux images a permis d’obtenir deux cartes d’occupation des terres (1987
et 2018). Les statistiques issues de ces cartes ont révélé que les terres du royaume Indénié subissent de très fortes pressions anthropiques. Déjà dans les
années 80, plus des deux tiers des terres du royaume étaient occupées par les cultures, dont plus de la moitié par les cultures de café et de cacao. Cette
pression anthropique s’est accentuée au cours du temps si bien les surfaces anthropiques s’étendent désormais en 2018 sur plus des trois-quarts des
terres du royaume. Cette forte anthropisation des terres s’est faite au détriment des formations forestières qui ne se rencontrent désormais que dans
les aires protégées. Face à la rareté de la rente forestière, les aires protégées sont constamment infiltrées par les populations environnantes afin
d’établir des parcelles de cultures. Cette évolution, ainsi que le défrichement et la mise en cultures des jeunes jachères et le renouvellement des parcelles
de cultures, font craindre à terme une saturation des terres agricoles dans le royaume Indénié.

Publiée

2022-12-22