Jean-Marc BARDOT, Entre mémoire et cosmopolitisme, un espace de création musicale chez Philippe Hersant, Olivier Greif et Jean-Louis Florentz

Auteurs

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https://doi.org/10.54695/mu.21.04.1963

Résumé

Au-delà de la question d’une présence ou non d’un « style français », des liens
apparaissent entre les œuvres des compositeurs Philippe Hersant (né en 1948), JeanLouis Florentz (1947-2004) et Olivier Greif (1950-2000). Ainsi peut-on, au travers
d’une réflexion s’appuyant sur Patmos pour orchestre à cordes de Hersant, Qsar
Ghilâne pour orchestre de Florentz, et le Concerto pour violoncelle et orchestre de
Greif, envisager une lecture croisée selon deux dimensions :
– une dimension historique qui aboutit, grâce à une mémorisation et une sacralisation des maîtres du passé proches et lointains, à une écriture citationnelle consciente
et assumée ;
– une dimension géographique, avec l’attirance pour les musiques extra européennes qui est associée à une recherche de fraternité et d’humanité entre les
peuples.
Le ciment de ces deux dimensions est avant tout esthétique. Il relève de
l’intériorité des compositeurs mis en présence, et de leur mise en œuvre « technique » d’une superposition de l’usage libre de la raison à une certaine forme
d’hallucination sonore. En effet, alors que en marge de tout systématisme de langage, la musique de Hersant, évoluant dans l’angoisse d’un vertige, s’installe
comme chez Debussy, « dans la forme au fur et à mesure de son travail » (Philippe
Manoury), celle de Florentz se construit avec assurance sur la base d’une syntaxe
précise et assumée. Les œuvres de Greif quant à elles, s’affirment, de l’aveu même
de leur auteur, comme un monde sonore marqué par l’évidence.

Publiée

2014-05-01

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