L’arabesque musicale : un non-sens ? Étude de l’applicabilité d’un concept debussyste à la musique du XVIIIe siècle
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https://doi.org/10.54695/mu.17.02.1954Résumé
Réfléchir aux rapports entre, d’une part, la catégorie esthétique et analytique
d’arabesque et, de l’autre, le répertoire musical de l’époque moderne au sens
historiographique du terme peut paraître chose incertaine. La nature de la démarche
autorise tout d’abord le doute : le musicologue inspiré par les procédés de
l’historien est réticent à pratiquer la réflexion hors temps, de même que la
manipulation de supposés universaux de la musique1
. Cette incertitude est encore
plus manifeste au moment de déterminer la méthode à suivre : chercher des liens
entre l’arabesque et la musique des XVIIe
et XVIIIe
siècles risque de provoquer un
anachronisme flagrant. La parole du principal promoteur de l’idée musicale
d’arabesque – Debussy – et le passé auquel il attribue l’origine pratique de cette
idée sont distants, au mieux, d’un siècle et demi2
. La faute basique de l’historien
minerait ainsi le fondement même de cet article, à moins qu’il ne s’agisse de
comprendre ce passé – et donc de le dire – avec des mots étrangers à l’objet étudié.
Cette habituelle nécessité de l’historien justifierait alors leur emploi, à condition de
ne jamais oublier leur inadéquation initiale