AUX PRISES AVEC LA VIOLENCE SEXUELLE DES MINEURS : RECONNAÎTRE ET ENTENDRE UNE FORTE ET PARADOXALE DEMANDE DE JUSTICE
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https://doi.org/10.54695/dss.57.06.2840Résumé
Est ici présenté un dispositif spécifique, à forte
dimension partenariale, de prise en charge d’auteurs
mineurs de violence sexuelle, associant services sociojudiciaires et soin. Il s’est agi, en effet, au départ de
penser ensemble l’agression sexuelle et d’y apporter
des réponses concertées. Plus spécifiquement de permettre aux adolescents auteurs de violences sexuelles
et à leurs familles de penser le passage à l’acte, son
contexte, son impact ; amorcer ou relayer une quête
personnelle et collective de sens. À travers la prise en
charge éducative et l’évaluation pluridisciplinaire de la
situation du mineur par les services éducatifs de la
PJJ, les jeunes (et leurs familles) sont accompagnés et
soutenus dans une démarche de soin novatrice. Les
partenaires concernés sont partis d’un constat d’échec
partagé eu égard à leurs missions respectives et ont
décidé de se confronter en commun à d’autres pratiques cliniques (en l’occurrence québécoises) de
façon à s’engager ensemble dans une articulation plus
efficiente. Après un accueil mitigé au départ, du côté
des acteurs psychosociaux impliqués et en raison
notamment de points d’appui épistémologiques
(abord cognitivo-comportemental) et pratiques
(groupe thérapeutique) « inhabituels », le dispositif
mis en place depuis huit années a su évoluer et faire
reconnaître une certaine pertinence, levant ainsi
appréhensions et interrogations eu égard à la problématique de la contrainte, au risque de confusion des
rôles, au souci de ne pas générer une « surviolence »
chez les jeunes.