ASSISTANCE MÉDICALE AU SUICIDE ET CRITÈRES D’ENTRÉE EN MATIÈRE : L’AVIS DES MÉDECINS GENEVOIS
##plugins.pubIds.doi.readerDisplayName##:
https://doi.org/10.54695/dss.62.02.2833Mots-clés:
Assistance médicale au suicide, Avis des médecins.Résumé
L’assistance au suicide est autorisée en Suisse par une
loi très permissive. Afin de guider les médecins dans
leur choix d’entrer ou non en matière dans le cas d’une
telle demande de la part d’un patient, l’Académie
suisse des sciences médicales a édicté des directives
médico-éthiques, qui sont actuellement en révision.
Bien qu’ayant passablement évolué au cours du temps,
dans le sens d’une libéralisation, ces directives restent,
encore à l’heure actuelle, relativement strictes quant
aux indications exigibles pour qu’un médecin pratique
une assistance au suicide. EXIT Suisse romande, l’une
des associations pratiquant cet acte, a quant à elle des
exigences intermédiaires entre celles du Code pénal et
de l’ASSM.
Nous avons adressé un questionnaire composé de six
situations cliniques fictives correspondant aux différents
critères d’entrée en matière à 650 médecins, avec un taux
de réponse de 45% (296 réponses exploitables), ainsi
qu’à un groupe de personnes « contrôle» (199 réponses
exploitables). Nous avons constaté peu de différence
dans les réponses des deux groupes examinés. En ce
qui concerne les médecins, l’âge et le sexe n’avaient
pas d’influence significative sur les réponses fournies.
Par ailleurs, seule une minorité des médecins auraient
suivi les directives de l’ASSM. 10% d’entre eux se
sont montré opposés à une assistance au suicide dans
toutes les situations soumises, se positionnant donc de
manière plus stricte que l’ASSM ; au contraire, 65%
des médecins accepteraient d’accompagner un patient
dans un contexte plus libéral que l’ASSM, pour 38%
d’entre eux dans les cas respectant les critères exigés par
l’association EXIT, et pour 27% d’entre eux, même
dans les cas respectant uniquement le cadre légal requis
par le Code pénal, c’est-à-dire pour une personne ne
souffrant d’aucune pathologie. Dans ce dernier cas, il
semble que l’âge du patient (jeune ou âgé) ait toutefois
joué un rôle dans l’appréciation de la situation par les
médecins interrogés.