Réduire les inégalités professionnelles en réformant le congé de paternité

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Résumé

En 1945, la protection sociale française et plus largement le système fiscal et social ont été construits sur la base d’une spécialisation des rôles des femmes et des hommes. Depuis les années 1970, les politiques publiques ont été réformées pour accompagner le mouvement d’entrée des femmes dans le salariat 1. Ces mutations ont surtout consisté à offrir des services permettant d’externaliser une partie des tâches hors de la famille (la garde des jeunes enfants notamment) et à rendre neutres des allocations qui incitaient fortement les femmes à se centrer sur la famille en renonçant à un projet professionnel 2. À l’exception de l’extension du congé paternité en 2002 3, rien n’a été fait pour inciter les pères à participer davantage à la production domestique et familiale. Ceci explique en partie le statu quo observé depuis la fin des années 1990 en matière d’inégalités femmes-hommes 4. La naissance des enfants renforce les inégalités professionnelles ; les tâches domestiques et familiales sont toujours majoritairement réalisées par les femmes ; celles-ci ne peuvent donc pas investir le marché du travail à l’égal des hommes ; elles adaptent leur carrière à la contrainte temporelle de la vie familiale, d’autant plus forte que les enfants sont jeunes.

Publiée

2018-01-22

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