La vioLenCe édUCative

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Résumé

Quand j’étais petit, je me présentais ainsi: je suis André, je suis un garçon. C’était important car j’avais les cheveux longs, non pas parce que l’enfant pose une valeur sur la chose, il n’y a pas de discrimination, aucun isthme dans l’enfant mais parce que les enfants craignent, c’est ce qui fait peur. Et donc, imparablement, la personne en face, quand elle se rend compte qu’elle s’est trompée, réagit et cela fait l’effet de peur chez l‘enfant. On prévient donc tout de suite. Et je ne vais pas à l’école, ce qui focalisait l’inquiétude des gens à l‘époque.Aujourd’hui, je suis toujours André, je ne mange toujours pas de bonbons, je suis toujours un enfant de 45 ans et je ne suis jamais allé à l’école. Cela fait de moi une exception dans le paysage de l’enfance actuelle.Pour moi, cela a toujours été particulièrement saisissant d’être considéré comme une exception alors que ce que j’ai vécu est ce qui peut se vivre de plus naturel; ce qui m’est arrivéest absolument banal et arriverait à tout enfant qu’on laisse tranquille. Je suis aussi banal qu’un noyau de mangue qu’on trempe dans l’eau. Au bout de quelques jours, il y a une tige et quelques racines qui vont sortir et personne ne va s’écrier «oh c’est un noyau de mangue surdoué!»

Publiée

2016-12-01

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