Syndrome prémenstruel et trouble dysphorique prémenstruel : étude quantitative auprès des professionnels de santé
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https://doi.org/10.54695/do.52.552.0053Mots-clés:
syndrome prémenstruel, trouble dysphorique prémenstruel, symptômes prémenstruels, prise en charge.Résumé
Introduction : Le syndrome prémenstruel (SPM) et le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) concernent de nombreuses
femmes. Ces troubles se manifestent sur le plan physique et psychologique. Ils retentissent sur la vie des femmes à chaque cycle menstruel. Il existe peu de recommandations officielles et de recherches concernant la prise en charge de ces troubles. Les femmes se retrouvent parfois sans solution engendrant une augmentation de leurs symptômes. L’objectif de notre étude était d’évaluer les pratiques professionnelles concernant la prise en charge du SPM et du TDPM. La question de recherche était : « Quelles sont les pratiques professionnelles concernant la prise en charge des patientes touchées par les troubles prémenstruels ? ».
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude quantitative descriptive auprès de sages-femmes, médecins généralistes, gynécologues-obstétriciens et gynécologues médicaux. Nous avons contacté 22 réseaux de santé en périnatalité afin de
diffuser notre questionnaire en ligne. Six réseaux ont accepté de diffuser notre questionnaire, nous permettant de recevoir
176 réponses exploitables.
Résultats : Nous avons analysé le profil de nos répondants (57% de sages-femmes). Nous avons constaté que le SPM est très connu des professionnels contrairement au TDPM (98,3% vs 55,7%). Le dépistage des troubles prémenstruels n’est systématique que dans un cas sur deux. L’évaluation des symptômes prémenstruels est incomplète (15% des répondants ne recherchent aucun symptôme). Les méthodes de diagnostic utilisées par les professionnels de santé sont insuffisantes, et rarement basées sur les outils scientifiques approuvés (11% utilisent le questionnaire prospectif à l’aide d’un calendrier quotidien de suivi des symptômes énoncés dans le DSM-5). Les propositions de prises en charge sont très diversifiées et partiellement confirmées (changement de contraception pour le SPM pour 74% des répondants, 7% de prescriptions d’ISRS). Nous ne pouvons pas affirmer l’amélioration systématique des symptômes après une prise en charge. Les professionnels de santé confirment que le SPM et le TDPM ont un impact important sur la qualité de vie de leurs patientes au quotidien.
Discussion : La faible connaissance du TPDM constitue un obstacle pour le diagnostic et la prise en charge des patientes
(35% ne savent pas comment le prendre en charge). Ceci peut s’expliquer par l’inclusion des professionnels réalisant peu de consultations gynécologiques. La majorité des professionnels s’intéresse uniquement au vécu physique de la phase prémenstruelle ; le vécu psychique est tout aussi important. La prise en charge des professionnels de santé est hétérogène et s’appuie sur des données scientifiques insuffisamment étudiées et validées.
Conclusion : Les études sur ces troubles doivent se poursuivre. L’évaluation du vécu des patientes lors de la prise en charge, par une enquête empirique permettrait de faire avancer les données sur le sujet. Le CNGOF a émis des recommandations vagues et succinctes. Il peut être envisagé un travail collaboratif entre médecins généralistes, gynécologues, psychiatres et sages-femmes afin d’élaborer des recommandations plus précises ; ainsi que des outils diagnostiques standardisés, tels qu’un calendrier de
suivi quotidien des symptômes disponible pour tous les professionnels de santé et leurs patientes.