Suivi par satellite de l’évolution des plages aménagées : l’exemple de la Petite Côte (Sénégal, Afrique de l’Ouest)

Auteurs

  • Cheikh Omar Tidjani CISSÉ
  • Adélaïde TAVENEAU
  • Rafael ALMAR
  • Erwin W. J. BERGSMA

DOI:

https://doi.org/10.54695/pi.58.1-4.0045

Mots-clés:

Télédétection, évolution du trait de côte, outil CoastSat, accrétion, érosion, ouvrages de protection maritime, Sénégal.

Résumé

Cette étude cherche à montrer l’évolution du trait de côte sur les plages de Rufisque, Ndayane et Saly, situées sur la Petite Côte du littoral sénégalais. La
démarche méthodologique inclut une analyse diachronique des images-satellites Landsat 5,7 et 8 et Sentinel 2, à partir de l’outil « CoastSat », sur une
séquence temporelle de 38 ans (1984-2022). La régression linéaire de premier ordre appliquée à ces données révèle que la tendance d’accrétion prédomine
la tendance d’érosion entre 1984 et 2022, et met en avant en avant un cycle saisonnier du trait de côte : le trait de côte avance pendant la saison sèche,
et recule pendant la saison des pluies – période où la houle est plus énergétique. Nos résultats mettent également en évidence l’impact des ouvrages de
protection sur la morphodynamique côtière. Le site où l’impact des ouvrages de protection de la côte est le plus visible par détection de changement de
position du trait de côte est la ville de Saly. Ainsi, nos résultats soulignent que les brise-lames ont permis une extension latérale des plages sur ce site. Par
contre, sur les plages où l’on observe la présence d’un épi, il est possible de voir l’impact de l’épi sur le blocage du transport sédimentaire longitudinal :
la plage subit une accrétion significative en amont de l’ouvrage, tandis que les sections situées en aval subissent l’érosion. Cette situation est observée à
Rufisque et à Ndayane. D’après nos résultats, l’édification de structures de protection a provoqué des dynamiques d’évolution disparates, voire asymétriques, marquées par des secteurs bien servis en sédiments donnant naissance à des morphotypes à l’instar des tombolos à Saly, et d’autres qui sont
sous alimentés, avec comme conséquence un recul du trait de côte (Ndayane). À moyen terme, le recours à des mesures d’aménagement douces, notamment le nourrissement en cellule sédimentaire, apparaît hautement souhaitable.

Publiée

2022-12-22