Séance 5. LA FIN DES CROYANCES SUR LA MALADIE LYMPHATIQUE ?
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https://doi.org/10.54695/mva.66.03.2246Résumé
Les lymphœdèmes primaires et secondaires sont liés à un dysfonctionnement du système lymphatique. La stase
lymphatique initiale entraine des modifications tissulaires de deux types : une augmentation du tissu collagène et
du tissu adipeux par la stimulation des fibroblastes et des adipocytes. Ces anomalies ont été confirmées dans un
modèle murin de lymphœdème. Il s’y associe une infiltration majeure par des cellules mononucléées, réalisant une
véritable inflammation locale, et une rupture des fibres élastiques. Le lymphœdème est donc une pathologie essentiellement tissulaire avec une composante liquidienne (lymphe) variable, expliquant son caractère chronique et en
grande partie irréversible. Les mécanismes conduisant à ces transformations sont partiellement élucidés. Les
découvertes génétiques permettent de mieux classer les lymphœdèmes primaires liés à des mutations de gènes
dans des formes syndromiques (GATA2, GJC2, KIF11, CCBE1) ou dans les formes familiales où le lymphœdème est
isolé, comme la maladie de Milroy et dans laquelle le gène impliqué est le VEGFR3. Dans cette maladie, il existait
des patients n’ayant pas de mutation du VEGFR3, alors que leur phénotype était identique à la maladie de Milroy.
Des mutations du gène du ligant du VEGFR3, le VEGFC ont été récemment mises en évidence chez ces patients
ayant une maladie de « Milroy-like ». Les recherches récentes ont également mis en évidence un polymorphisme
génétique responsable d’une « susceptibilité » chez les femmes ayant un lymphœdème après traitement d’un cancer du sein. Ce polymorphisme touche certains gènes impliqués dans la lymphangiogénèse et permettra peut6 être
d’envisager des prises en charges ciblées chez les patientes à risque de lymphœdème.