ÉVALUATION DU RISQUE DE MORTALITÉ HOSPITALIÈRE DE L’EMBOLIE PULMONAIRE DANS UNE UNITÉ DE SOINS INTENSIFS DE CARDIOLOGIE (USIC) D’AFRIQUE SUB-SAHARIENNE
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https://doi.org/10.54695/mva.67.03.2072Résumé
Introduction : L’embolie pulmonaire (EP) est une pathologie de plus en plus fréquente en Afrique subsaharienne.
Son pronostic demeure encore sombre dans notre milieu.
But : Évaluer le pronostic de l’EP à l’USIC de l’Institut de Cardiologie d’Abidjan (ICA) afin de prendre des dispositions pour l’améliorer.
Matériels et méthodes : Étude rétrospective, ayant concerné 184 patients hospitalisés à l’USIC de l’ICA de
Janvier 2005 à Janvier 2015 pour EP confirmée. Le risque de mortalité hospitalière a été estimé grâce aux scores
de PESI et PESI simplifié (sPESI), combinés à la fonction du ventricule droit (TAPS), au taux élevé de la troponine
et de BNP. Une analyse comparative l’aide du calcul du rapport des côtes (Odd Ratio) ayant comparé les décédés
aux survivants nous a permis de rechercher les facteurs de surmortalité.
Résultats : L’âge moyen était de 48,6 ±13,8 ans (extrêmes : 19 et 88 ans). Avec un taux de 57,1% (105/79), la
prédominance féminine a été observée. La durée moyenne de séjour était de 5,2 ± 3,7 jours (extrêmes : 1 et
23 jours). Le délai moyen admission était de 16,4 ± 25,3 jours (extrêmes : 1 et 90 jours). Au plan thérapeutique
tous nos patients ont bénéficié d’un traitement classique (Héparine et AVK) ; aucun n’a été thrombolysé. La mortalité intra-hospitalière était de 13% (24/184). Cette mortalité était plus marquée entre le 1er et le 3e jour. Dans
33,7% des cas (62/184) nos patients avaient un mauvais score de PESI (IV-V), et un score sPESI ≥1 dans 73,9% des
cas (136/184). La quasi-totalité des patients décédés (95,8%) (23/24) était aux classes IV et V de PESI ; et 100%
avaient un sPESI>1. Les facteurs de surmortalité étaient : le cancer (P= 0,02), l’insuffisance cardiaque droite (P=
0,04), le choc cardiogénique (P<0,0001), la désaturation (SatO2<90%)(P <0,0001), la tachycardie sinusale (P=
0,02).
Conclusion : la mortalité hospitalière de l’EP demeure encore élevée dans notre milieu de travail. Les patients
décédés avaient tous un risque élevé de décès à l’admission, d’où l’intérêt du respect des recommandations
actuelles