LA POÉSIE CONTEMPORAINE DE TAÏWAN. REFLETS ET INTERROGATIONS

Auteurs

  • Alain LEROUX

DOI:

https://doi.org/10.54695/mochi.069.0081

Mots-clés:

Langage poétique, modernisme, communauté, transgression, postmodernisme.

Résumé

La question de la poésie moderne de langue chinoise à Taiwan a d’abord été de savoir d’où elle parlait, à qui elle parlait, comment elle parlait. Question – questions – dont la réponse détermine à la fois l’espace qu’elle constitue comme celui dans lequel elle se déploie. A ses débuts, elle a été, dans les années 50, majoritairement le fait de continentaux réfugiés qui n’avaient plus pour communauté et pour patrie que la langue chinoise alors même
qu’ils avaient pour tâche, dans la continuité du 4-Mai, d’une langue poétique à totalement recréer. D’où, entre nostalgie et une façon de non-lieu, l’exploration privilégiée des mondes intérieurs individuels autant que l’ambition de s’écrire dans une poésie universelle. Mais – signe de l’importance qu’on a toujours accordée à la poésie dans les contrées de culture chinoise – dans les années 70, un nouveau public attend autrement, et davantage,
de la poésie qui se fait : qu’elle parle en son nom. La poésie se doit donc d’exprimer un « nous » plus collectif, qui prenne en charge son sol et sa mémoire. Moment décisif, qui oriente définitivement la poésie de Taiwan vers la prise en compte à la fois de la vie réelle et de sa culture propre, dans son histoire comme dans le moment présent. C’est ce qui jette les prémices d’une réconciliation de la poésie et de son public. Dès lors, forte d’un outil langagier forgé au cours des deux décennies précédentes, la poésie accompagne les transformations socio-économiques ou les soubresauts identitaires de la fin du XXe siècle,
ainsi que la libération de la parole et des moeurs caractéristiques du début du XXIe. 

Publiée

2022-12-22

Comment citer

LEROUX, A. . (2022). LA POÉSIE CONTEMPORAINE DE TAÏWAN. REFLETS ET INTERROGATIONS. MONDE CHINOIS NOUVELLE ASIE, 69(69), 81. https://doi.org/10.54695/mochi.069.0081