Discourses of Science-Fictional Futuribility in Late Qing Fiction
Mots-clés:
Le Nouvel âge, Xin jiyuan, Bihe Guan Zhuren, Kexue xiaoshuo, FuturabilitéRésumé
L’objectif de cet article est de souligner, en se référant aux mots de Georg Lukács, le « rapport intime » entre la catégorie littéraire de la science-fiction et le contexte historique de la fin-de-siècle chinois. En appuyant sur la notion de « novum » de Suvin comme trope permettant de définir le roman de la science-fiction, ainsi que sur sa reformulation par Csicsery-Ronay Jr. comme un « signum novi » qui offre des discours de futurabilité j’essaie de revenir sur l’émergence du genre kexue xiaoshuo 科學 小說 à la fin des Qing en tant que novum en soi, c’est-à-dire une nouvelle forme d’écriture dont l’appel révolutionnaire était fondé sur sa capacité à engendrer des discours de futurabilité fonctionnels pour l’émancipation de la Chine semi-coloniale du joug impérial occidental. Cet argument repose sur la lecture du roman scientifique Le Nouvel âge (Xin jiyuan 新紀 元) de Bihe Guan Zhuren 碧荷管主人 (1908), dont la genèse textuelle et la construction narrative en font l’un des premiers exemples de l’écriture de la science-fiction en chinois.