Un trésor caché : l'importance du Kiinalainen puutarha de Markus Nummi face à l'actualité de la région Ouïghoure

Auteurs

  • Martyna KOKOTKIEWICZ

Mots-clés:

Markus Nummi, Finlande, Turkestan oriental, Mannerheim, Kashgar

Résumé

Le roman de Markus Nummi, intitulé Kiinalainen Puutarha (en français Le jardin chinois), ne décrit pas la crise récente qui peut être observée au Turkestan oriental. Son intrigue principale évoque les événements du début à la première moitié du XXe siècle. Il ne s’agit pas non plus d’un roman finlandais très récent, puisqu’il a été publié en 2004. Le principal objectif de l’auteur aurait pu être de transmettre certaines vérités universelles tout en soulignant certains faits propres à l’histoire de la Finlande. Cependant, à la lumière des événements dramatiques qui se déroulent dans la région qu’il a choisie comme décor de son intrigue, certains éléments plus spécifiques de l›histoire méritent d›être revus. Analyser la manière dont la culture locale est décrite par Nummi permettra de montrer le rôle de la littérature en tant qu’outil de sensibilisation à la région comme moyen pour encourager les écrivains à concevoir celle-ci comme une sorte de canal de documentation. De fait, Markus Nummi a réussi à dépeindre une étape importante de l’histoire ouïghoure. Les ouvrages écrits récemment pourraient ainsi faire écho au chef d’oeuvre de Nummi et apporter un autre témoignage du long martyrologue de la nation Ouïghoure. En d’autres termes, bien qu’il ne constitue pas lui-même un témoignage de la crise récente, le roman de Nummi pourrait servir d’exemple de la façon dont une oeuvre de fiction peut en devenir un. Par conséquent, l’objectif de l’article est d’examiner comment l’auteur décrit la vie des minorités ethniques, quels éléments de la vie quotidienne, de la culture, des questions religieuses et linguistiques ont été incorporés dans l’intrigue principale, faisant du roman une chronique vivante du passé de la région ouïghoure. Deuxièmement, ce qui semble beaucoup plus important au regard des événements récents, le but de l’analyse de la culture ouïghoure comme motif présent dans la littérature mondiale est de souligner sa contribution au patrimoine humain, de souligner ce que le monde perd en permettant par sa passivité un tel génocide culturel. Enfin, un objectif tout aussi important est de faire valoir que la mise en évidence de ces trésors littéraires partiellement oubliés peut simplement encourager d’autres écrivains, pas seulement ceux venant de la région ouïghoure, à aborder le problème d’un point de vue littéraire. Cela signifierait transmettre des témoignages par des moyens littéraires.

Biographie de l'auteur

Martyna KOKOTKIEWICZ

Mukaddas Mijit est né à Urumchi, la capitale de la patrie Ouïghoure. Elle est ethnomusicologue, cinéaste, danseuse et music manager.

Publiée

2022-03-02

Numéro

Rubrique

Articles