Systèmes d'information et management https://journaleska.com/index.php/sim <p>The Journal is Under Construction.</p> fr-FR [email protected] (Mrs Marise URBANO ) [email protected] (UBI JOURNAL) Mon, 28 Oct 2024 14:43:05 +0000 OJS 3.2.0.3 http://blogs.law.harvard.edu/tech/rss 60 Éditorial - La science ouverte https://journaleska.com/index.php/sim/article/view/9563 <p id="pa1" class="para"><span class="lettrine">I</span>nitié il y a plus de 30 ans, le mouvement international pour la science ouverte a connu un engouement inédit depuis que le Web l’a rendu possible à une échelle globale et à un coût raisonnable (CNRS, 2019). Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche français définit la science ouverte comme «&nbsp;la diffusion sans entrave des résultats, des méthodes et des produits de la recherche scientifique&nbsp;» (Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, 2023). Une revue de la littérature internationale donne une définition plus large qui dépasse la seule notion de diffusion&nbsp;: «&nbsp;<em class="marquage italique">Open Science is the transparent and accessible knowledge that is shared and developed through collaborative networks/La science ouverte est la connaissance transparente et accessible qui est partagée et développée via des réseaux collaboratifs</em>&nbsp;» (Vicente-Saez &amp; Martinez-Fuentes, 2018).</p> <p id="pa2" class="para">Les politiques nationales et européennes insistent sur la généralisation de la science ouverte (Burgelman&nbsp;<em class="marquage italique">et al.</em>, 2019). En France, le deuxième plan pour la science ouverte (2021-2024) s’axe autour de (1) la généralisation de l’accès ouvert aux publications&nbsp;; (2) la structuration, le partage et l’ouverture des données de recherche&nbsp;; (3) l’ouverture et la promotion des codes sources issus de la recherche&nbsp;; (4) la transformation des pratiques pour faire de la science ouverte par défaut (Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, 2021). Le gouvernement français s’est donné pour objectif un taux d’accès ouvert de 100 % des publications françaises d’ici 2030. Le gouvernement entend par «&nbsp;publications françaises&nbsp;» les publications dont l’un des auteurs au moins est affilié à un établissement de l’enseignement supérieur et de la recherche en France. Les derniers chiffres disponibles indiquent qu’en 2023 le taux d’accès ouvert des publications scientifiques françaises est de 65 % (Jeangirard, 2024). La Commission européenne a inclus la science ouverte parmi ses priorités, et, selon elle, la science ouverte doit être la méthode de travail sous-jacente à tous les programmes de recherche financés par l’Union européenne et, a minima, toutes les publications issues de financements européens doivent être accessibles librement. Au-delà des frontières de l’Union européenne, le virage vers la science ouverte est promu dans plusieurs autres pays francophones&nbsp;: en Suisse (SEFRI, 2024), au Canada (Gouvernement du Canada, 2022) et en Afrique (Science ouverte au Sud, 2022).</p> <p id="pa3" class="para">Toutes disciplines confondues, le taux de revues académiques françaises diffusant&nbsp;leurs articles en archives ouvertes était de 44 % en 2020 (Bracco&nbsp;<em class="marquage italique">et al.</em>, 2022), ce qui reste donc inférieur au taux d’accès ouvert des publications françaises (62 % sur la même année de référence). Cette différence signifie que les revues académiques françaises n’ont pas encore largement pris le pas vers la science ouverte. Cette résistance est encore plus forte sur l’épineuse question de l’ouverture des données de la recherche, qui rencontre de nombreux obstacles (Berkowitz &amp; Delacour, 2022). Les infrastructures de recherche (ex. OpenEdition) – généralement des modèles d’édition de la science ouverte – jouent un rôle crucial, mais elles ne sont, à l’évidence, pas suffisantes (Open Science European Conference, 2022).</p> <p id="pa4" class="para">La diffusion d’informations sans entraves et le développement de réseaux collaboratifs sont des thèmes récurrents des recherches en systèmes d’information et ainsi des articles publiés dans SIM. Concernant la diffusion d’information, une publication récente porte par exemple sur les stratégies open-source et leurs modèles économiques (Jullien &amp; Viseur, 2021). Quant aux réseaux collaboratifs, les activités de mise en commun supportées par les chaînes de blocs suggèrent une nouvelle voie de collaboration dans le domaine financier (Malafosse&nbsp;<em class="marquage italique">et al.</em>, 2022). Un virage vers la science ouverte nous donnerait l’opportunité de transformer nos processus de publication, de manière à améliorer notre identité, et soutenir notre proposition de valeur (Wessel&nbsp;<em class="marquage italique">et al.</em>, 2021).</p> <p id="pa5" class="para">L’ouverture à la science ouverte des revues est ainsi susceptible de créer de nouveaux «&nbsp;biens communs de la connaissance&nbsp;» (Jullien, 2021), comme les données sur lesquelles les publications se fondent (Burgelman&nbsp;<em class="marquage italique">et al.</em>, 2019). Si les communs ont d’abord été identifiés dans des structures sociales souvent localisées, parfois appuyées sur des ressources naturelles – pêcheries, forêts, réseaux d’irrigation, marais entretenus collectivement – le concept de communs a été étendu aux biens non fondés sur des ressources naturelles, et/ou non circonscrits à un territoire spécifique, comme certains communs sociaux. Les biens communs de la connaissance s’inscrivent dans cette extension du concept, n’étant ni fondés sur des ressources naturelles, ni cantonnés à un territoire circonscrit (Hess &amp; Ostrom, 2007; Vohland&nbsp;<em class="marquage italique">et al.</em>, 2021). Ils représentent des structures sociales et des activités collectives pour créer, maintenir et offrir des savoirs en partage. Cependant, ces biens communs de la connaissance restent fragiles (C. Noûs-Aussi, 2023).</p> <p id="pa6" class="para">La science ouverte ne favorise pas seulement une approche transversale du partage des résultats, des données, de codes, méthodes et protocoles (CNRS, 2019). Elle est avant tout une nouvelle philosophie, une nouvelle façon de faire et de penser la science. C’est dans cette logique que la revue SIM porte aujourd’hui un intérêt majeur à la science ouverte.</p> Claudio VITARI, Aurélie LECLERCQ-VANDELANNOITTE Copyright (c) 2024 https://journaleska.com/index.php/sim/article/view/9563 Tue, 20 Feb 2024 00:00:00 +0000 L’évolution des affordances du dossier patient informatisé : une compréhension par la structure de l’outil https://journaleska.com/index.php/sim/article/view/9564 <p><em class="marquage italique">Cet article s’intéresse au Dossier Patient Informatisé (DPI), module cœur du système d’information de santé (SIH), afin de comprendre comment les affordances de l’outil technologique émergent et peuvent évoluer pour répondre aux besoins des utilisateurs. Les données de l’étude de cas sont collectées auprès des agents du changement dans un CHU suivant la théorie enracinée puis codées. Nos résultats analysent les choix de conception du DPI (sa structure) afin de décrire les potentialités offertes par ces choix de conception (affordances) et l’usage réel fait de ses potentialités par les utilisateurs (actualisations des affordances). Notre contribution à la littérature sur les affordances consiste à distinguer trois types de structure au sein de l’outil (issue de facteurs de conception techniques, légaux ou organisationnels). La structure permet une nouvelle compréhension de l’évolution des affordances et de leur actualisation. D’un point de vue managérial, ces contributions permettent à l’équipe projet de mieux analyser ses interventions sur la structure de l’outil faisant évoluer les potentialités offertes aux utilisateurs.</em></p> Gwenaëlle LAIRET, Mickael DAVID, Aurélie Girard Copyright (c) 2024 https://journaleska.com/index.php/sim/article/view/9564 Tue, 20 Feb 2024 00:00:00 +0000 Apport de la théorie de l’activité dans l’étude de l’appropriation des outils digitaux : le cas des managers intermédiaires en usine de production https://journaleska.com/index.php/sim/article/view/9566 <p><em class="marquage italique">La multiplication des outils digitaux dans l’activité des managers intermédiaires (MI) accentue les tensions entre l’injonction historique de rationalisation et une injonction émergente d’autonomie individuelle et collective. En questionnant le concept d’appropriation à partir de la théorie de l’activité, notre article vise à répondre à la question suivante&nbsp;: comment les managers intermédiaires gèrent-ils les tensions portées par les outils digitaux dans leur activité&nbsp;? Nous avons mené une enquête ethnographique basée sur des shadowing au sein d’usines de réparation de matériel de transport et de leur direction centrale. Nos résultats révèlent que les outils digitaux redessinent en continu l’activité des managers. En effet, ils apportent de nouvelles tensions qui rendent les systèmes d’activité managériaux temporaires et adaptatifs. Nos résultats montrent que les managers transforment ces tensions portées par le digital, via des médiations pragmatiques, épistémiques, socio-politiques, et réflexives. Ils réinterprètent notamment les usages de ces outils pour repenser l’ensemble de leurs pratiques managériales, à la fois dans l’exploration des possibles dans l’action, le partage du savoir, la collaboration avec les équipes et la représentation de soi en tant que manager.</em></p> Anne-Laure DELAUNAY Copyright (c) 2024 https://journaleska.com/index.php/sim/article/view/9566 Tue, 20 Feb 2024 00:00:00 +0000 Le télétravail, ça se discute. Pour une discussion sur l’usage des outils numériques en contexte de télétravail https://journaleska.com/index.php/sim/article/view/9567 <p><em class="marquage italique">Le confinement de mars 2020 a imposé l’usage des technologies numériques comme médiateurs des relations de travail. Nous nous intéressons à leur rôle dans l’évolution des régulations sociales en contexte de télétravail. Nous mettons en évidence des évolutions dans les régulations au fil du temps, élaborées en absence de règlementation du télétravail. L’usage des outils numériques n’est notamment pas discuté, ce qui aboutit à un sentiment d’intensification et de déshumanisation du travail. Notre recherche met en évidence le rôle des outils numériques dans les processus de régulation du télétravail. Ils en sont des médiateurs car ils servent de point d’appui à la coordination et la communication dans le travail, tout en servant les stratégies individuelles. Ils sont impensés car l’importance de leur rôle n’est pas perçue. Nos résultats montrent l’intérêt de penser les règles du jeu du télétravail en général et de l’usage de ses outils numériques en particulier. Nous proposons à cet effet la mise en place d’espaces de discussion.</em></p> Damien DE CARVALHO, Stéphane BELLINI Copyright (c) 2024 https://journaleska.com/index.php/sim/article/view/9567 Tue, 20 Feb 2024 00:00:00 +0000 François-Xavier de Vaujany. Apocalypse managériale : une promenade à Manhattan de 1941 à 1946 puis au-delà https://journaleska.com/index.php/sim/article/view/9568 <p>«&nbsp;Apocalypse managériale&nbsp;: une promenade à Manhattan de 1941 à 1946 puis au-delà&nbsp;» est un ouvrage écrit par François-Xavier de Vaujany, publié aux éditions Les Belles Lettres en février 2022. François-Xavier de Vaujany, professeur agrégé des Universités à l’Université Paris Dauphine-PSL et chercheur au sein de DRM (UMR CNRS 7080), est un spécialiste de l’histoire du management et des formes d’organisation du travail. François-Xavier de Vaujany explore dans cet ouvrage la relation entre le management et le digital, en faisant l’hypothèse que cette relation s’est nouée durant la seconde guerre mondiale, sur le sol américain. Cet ouvrage riche offre au lecteur à la fois une histoire du management et une généalogie du digital, dont les racines de la rencontre remontent, selon François-Xavier de Vaujany, aux années de mobilisation industrielle des États-Unis (de 1937 à 1945). Ces années de guerre, et leur prolongement avec la guerre froide, ont refondé le management scientifique en le réinventant autour du digital, dans le cadre d’une nouvelle géopolitique, largement américaine&nbsp;; cette refondation du management s’est traduite, selon l’auteur, par le passage d’un capitalisme managérial de calcul à un capitalisme narratif fait de «&nbsp;machines désirantes&nbsp;». Pour étayer cette thèse, cet ouvrage repose sur un intense et rigoureux travail de recherche initié en 2017, poursuivi dans le cadre d’une année sabbatique à l’Université de New York entre 2019 et 2020, combinant étude d’archives, entretiens d’experts, et ethnographie historique…</p> Aurélie Leclercq-Vandelannoitte Copyright (c) 2024 https://journaleska.com/index.php/sim/article/view/9568 Tue, 20 Feb 2024 00:00:00 +0000