MEDECINE LEGALE DROIT MEDICAL

L’UTILISATION DES GUIDES DE PRATIQUE CLINIQUE EN ONCOLOGIE : LE DÉFI DE L’HARMONISATION

2025-04-16T05:09:31+00:00

La médecine a de plus en plus tendance à utiliser des guides de bonnes pratiques pour harmoniser la pratique clinique. Les équipes de recherche ont relevé la tension entre l’autonomie individuelle du clinicien et les contraintes imposées par ces guides. Cependant, leur appropriation par des acteurs locaux mérite d’être développées pour mieux comprendre ce qui se passe sur le terrain. Notre recherche visait à mieux comprendre ces appropriations en oncologie. Bien que la recherche soit centrée sur la crise du COVID, elle explore les facteurs importants à la fois pendant les épidémies et dans la pratique normale. La méthodologie a consisté en des entretiens qualitatifs semi-structurés avec des cliniciens et des cadres en oncologie dans deux hôpitaux de Lyon, en France. Nos résultats indiquent les raisons éthiques et épistémologiques pour lesquelles les guides ont été suivis (ou non) et le rôle actif des cliniciens dans leur mise en oeuvre. Nous discuterons de la question de la confiance en ces guides, de la manière dont un usage plus souple peut préserver l’agilité institutionnelle et des raisons pour lesquelles des déviations peuvent être justifiées dans une éthique de soin. La recherche contribue à une meilleure compréhension du rôle dynamique que jouent les acteurs locaux dans l’élaboration, l’appropriation et l’usage de ces guides. Elle montre que si celles-ci restent une norme à laquelle leurs pratiques doivent être justifiées, les cliniciens les utilisent de manière flexible et sont actifs dans l’évaluation et de la manière dont elles seront mises en oeuvre dans leurs structures.

ÉTAT DES LIEUX DE LA DIGITALISATION DE L’ÉVALUATION DANS LES COMITÉS D’ÉTHIQUE DE LA RECHERCHE AU BÉNIN

2025-04-16T05:51:08+00:00

De nombreux Comités d’Éthique de la Recherche (CER) en Afrique fonctionnent encore de manière traditionnelle, ce qui limite leur efficacité. En 2016, au Bénin bien qu’une transition numérique ait été amorcée, les CER n’avaient pas encore pris ce train en marche. Cependant, la COVID-19 a exacerbé les lacunes du fonctionnement manuel des CER, mettant en évidence la nécessité de leur digitalisation. Ainsi, le projet AMELIORER a été mis en oeuvre de 2021 à 2023 grâce à l’appui EDCTP pour renforcer les capacités éthiques des CER. Plusieurs phases ont été mises en oeuvre pour engager le processus de digitalisation des CER. La plateforme RHInnO Ethics a été choisie pour sa capacité à répondre aux besoins spécifiques des CER africains, offrant sécurité et efficacité. Les effets observés de la digitalisation des CER étaient l’augmentation du nombre de protocoles évalués et d’une réduction significative des délais d’obtention des avis éthiques. Cependant, des défis subsistent, dont l’un des principaux concernent les préoccupations liées à la sécurité des données.

L’ÉTHIQUE DE LA RECHERCHE AU BÉNIN : ENJEUX ET DEFIS D’UNE DÉCENNIE DE PRATIQUE AU SEIN DES COMITÉS D’ÉTHIQUE DE LA RECHERCHE

2025-04-16T06:09:56+00:00

Au Bénin, l’histoire de l’éthique de la recherche date d’une décennie environ. Elle trouve son origine dans le contexte démocratique, le climat scientifique en faveur de la promotion de la recherche et l’influence des partenaires financiers. Il s’agit d’un processus relativement récent marqué par de nombreux enjeux et défis que la présente recherche tente d’examiner à partir de pratiques promues au sein des Comités d’éthique de la recherche (CER). Le dispositif méthodologique s’appuie sur une revue de la littérature, des entretiens réalisés auprès d’acteurs de différents profils et des observations faites pendant les séances de délibération des CER. Au Bénin, tout projet de recherche impliquant des êtres humains devrait être approuvé et suivi par un CER régulièrement constitué. Mais dans la réalité, peu de projets sont soumis à une évaluation éthique. Les motifs qui fondent la sollicitation d’un avis éthique sont relatifs à l’exigence du partenaire financier (souvent étranger) et l’obligation de respecter les normes éditoriales d’une revue internationale. Composés d’un groupe hétéroclite d’acteurs, les CER ne sont pas toujours le lieu d’expression d’une discussion ouverte qui tient compte de la pluralité de ses membres et du niveau divergent de compréhension et d’appréciation des phénomènes. Enfin, le mode de recrutement des participants à la recherche, les modalités d’obtention du consentement, la question des risques et inconvénients et des bénéfices pour les participants, sont des enjeux spécifiques qui méritent d’être appréhendés.

QUELLE STRUCTURE JURIDIQUE POUR LES AUTORITÉS D’ÉVALUATION DES PRODUITS DE SANTÉ ?

2025-04-16T06:21:24+00:00

Hautement sensibles, les enjeux liés à l’évaluation des produits de santé sont placés, en France, entre les mains de deux organismes. La HAS, caractérisée comme une autorité publique indépendante à caractère scientifique, évalue les technologies de santé pour guider la prise en charge par la solidarité nationale. L’ANSM, un établissement public sous tutelle de l’État, évalue les bénéfices et risques des produits de santé. Cette contribution propose de questionner la distinction juridique entre ces deux organismes, et évoque l’idée de leur rapprochement en un pôle public d’expertise sur les produits de santé afin de répondre aux nouveaux défis de ce secteur.

ANALYSE DES PRATIQUES DE MODELAGE DU CORPS, REGARDS CROISÉS EN SCIENCES PHARMACEUTIQUES, PHILOSOPHIE ET DROIT

2025-04-16T06:32:20+00:00

Le médicament occupe une place centrale dans nos sociétés. S’il constitue un bien de santé, c’est lorsqu’il dialogue avec les aspirations de la société qu’il devient un bien social. Cet article étudiera l’interaction médicament/société à travers l’exemple des pratiques médicamenteuses de modelage du corps. Les théories foucaldiennes de normalisation et de normation aideront à comprendre le lien qui s’établit lorsque médicament et attente de la société interagissent.

RÉFLEXION SUR LA POSSIBILITÉ D’ÉPISTÉMOLOGIES PLURIELLES : « EXPERTISE » ET « SAVOIRS TRADITIONNEL »

2025-04-16T06:40:25+00:00

Cette réflexion vise à explorer la possibilité d’épistémologies plurielles au sein d’une situation de souffrance, en la contextualisant à travers une approche centrée sur l’épistémologie du point de vue. Afin d’entamer cette démarche réflexive, je commencerai par introduire la notion d’épistémologie du point de vue en explicitant ses deux engagements principaux. Ensuite, j’ancrerai cette réflexion dans un contexte concret en présentant une situation spécifique. Enfin, j’expliciterai l’idée d’épistémologies plurielles et la pertinence de cette réflexion dans le cadre d’une approche engagée à visibiliser certains terreaux d’injustices. L’enjeu consiste alors à construire un concept de vérité multiple, pragmatiste et situé – c’est-à-dire plus en phase avec la complexité du réel.

LA COHABITATION DIFFICILE DE LA MÉDECINE TRADITIONNELLE AVEC LA BIOMÉDECINE À MADAGASCAR : QUELS REPÈRES ÉTHIQUES ?

2025-04-16T06:52:33+00:00

À Madagascar, comme dans de nombreux pays dans le monde, la médecine traditionnelle est appelée à cohabiter avec la biomédecine. Une telle cohabitation n’est pas facile, tant les schémas de fonctionnement de ces deux pratiques de soin sont différents. D’un côté, les tradipraticiens proposent une approche intégrée de l’être humain en souffrance, en incluant dans leur prise en charge les aspects matériels, psychologiques, environnementaux et spirituels de la santé. De l’autre côté, les professionnels de la biomédecine se concentrent sur la dimension strictement biologique de la maladie, en insistant sur le caractère rationnel des explications causales proposées et de la mise en oeuvre des traitements. Pourtant, au vu des nécessités en matière de santé primaire à Madagascar, une cohabitation entre ces deux types de médecine est indispensable. À partir d’une situation concrète, nous allons explorer les tenants et aboutissants de cette cohabitation, en en faisant apparaître les ambiguïtés.

RICHESSES ET VALEUR SCIENTIFIQUE DES PHARMACOPÉES TRADITIONNELLES : EXEMPLE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST

2025-04-16T07:00:19+00:00

Les pharmacopées traditionnelles africaines sont associées à un riche patrimoine culturel puisque depuis des siècles les tradipraticiens ont recours aux plantes médicinales pour soigner les patients. Ce recours à la médecine traditionnelle est de plus en plus encadré par les politiques nationales de santé et fait l’objet d’orientations de la part de l’OMS. L’évaluation scientifique de ces pratiques constitue un immense chantier. Les modes de régulation ne doivent pas être les mêmes pour les médicaments traditionnels améliorés, fabriqués à l’échelle industrielle et enregistrés par les autorités sanitaires et pour les préparations artisanales. Dans les deux cas, l’optimisation de la qualité des produits pourrait constituer l’étape prioritaire.

SALUTOGENESIS COMME L’AUTONOMISATION. LA PROMOTION DE LA SANTÉ ET LE RÔLE DES HUMANITÉS MÉDICALES

2025-06-15T08:06:14+00:00

Au cours de ces dernières années, la promotion de la santé est devenue un élément important du débat public. De plus en plus de gens suivent un mode de vie soucieuses de leur santé, pour lequel un régime alimentaire équilibré, des activités sportives et l'automesure avec un tensiomètre-bracelet sont essentiels. Il existe une demande du public croissante pour des services et
informations de la promotion de la santé. Toutefois, la santé, sa création et sa maintenance, qui on peut appeler salutogenesis, ne jouent qu'un rôle mineur dans la médicine contemporaine. Dans notre essai, nous examinons la relation entre la médecine et la promotion de la santé d'un point de vue éthique et historique. Nous montrons que le paradigme pathocentrique est un développement relativement récent alors que salutogenesis a été une tâche centrale de la médecine au cours de presque toute son histoire. Dans un deuxième temps, nous montrons l’aspect éthique de la salutogenesis qui est la possibilité d’encourager les personnes de contrôler seuls leurs affaires de santé. Enfin, nous suggérons des mesures concrètes pour permettre une promotion de la santé encourageante servant à la pratique clinique.