Journal de gestion et d économie médicales https://journaleska.com/index.php/jdds <p>Le JOURNAL DE GESTION ET D’ÉCONOMIE DE LA SANTÉ publie des articles scientifiques originaux en économie et gestion de la santé, quel que soit le domaine de recherche : recherche sur les services de santé, politiques de santé, technologies d'évaluation économique (biens, services et procédures médicales) ou interventions sanitaires (changements méthodes de rémunération, programmes de dépistage, etc.), gestion des organismes de santé (formes de coordination, travail d'équipe et qualité de vie professionnelle, utilisation de la technologie, etc.). Le journal est composé de deux séries: une série de gestion et une série économique. Les articles sont orientés par la rédaction vers l'une ou l'autre série selon l'orientation disciplinaire des articles.</p> fr-FR journal@eska.fr (Marise URBANO) info@esciencepress.net (EScience Press) Sun, 31 Mar 2024 00:00:00 +0000 OJS 3.2.0.3 http://blogs.law.harvard.edu/tech/rss 60 LES EFFETS DES CANCERS DE LA PROSTATE ET DU TESTICULE SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL : UNE ÉVALUATION À PARTIR D’UN PANEL ADMINISTRATIF EN FRANCE https://journaleska.com/index.php/jdds/article/view/9121 <p>Parmi les pays de l’OCDE, la France se situe au dix-huitième rang en termes de mortalité par cancer, avec un taux standardisé par âge pour 100 000 habitants de 210 en 2023. Nous estimons, pour la première fois en France, l’effet des cancers de la prostate et du testicule sur la participation au marché du travail (emploi, chômage et congés maladie) dans la population masculine jusqu’à cinq ans après l’apparition du cancer. À partir d’une base de données médicale administrative française, nous effectuons une analyse de différences en différences combinée à une méthode d’appariement exact pour contrôler l’effet de sélection (variables décalées) et l’hétérogénéité individuelle fixe non observable. Nous avons révélé des différences importantes dans l’effet négatif à long terme des deux cancers sur l’emploi&nbsp;: l’effet augmente significativement avec le temps pour atteindre 11 points de pourcentage pour les cancers de la prostate, mais seulement 3 points de pourcentage pour les cancers du testicule. L’année qui suit le diagnostic est caractérisée par une augmentation très importante des congés de maladie (de 22 à 28 pp) en raison de la nécessité de soins intensifs. Le cancer de la prostate entraîne une sortie permanente et croissante du marché du travail, atteignant un plafond quatre ans après le diagnostic (-11,5 points de pourcentage pour l’emploi) en faveur des situations de non-emploi. Ces résultats montrent qu’il est possible d’améliorer les politiques publiques françaises mises en place pour soutenir le retour au travail et le maintien dans l’emploi des survivants du cancer, en particulier au-delà d’un an, la période habituelle de traitement initial.</p> Thomas BARNAY, Emmanuel DUGUET, Joseph LANFRANCHI, Christine Le CLAINCHE Copyright (c) 2024 https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0 https://journaleska.com/index.php/jdds/article/view/9121 Thu, 28 Dec 2023 00:00:00 +0000 LES RÈGLES DE TARIFICATION DES MUTUELLES : POINT D’APPUI À UNE REPRÉSENTATION MARCHANDE DE L’ASSURANCE SANTÉ ? https://journaleska.com/index.php/jdds/article/view/9122 <p>L’article apporte des éléments explicatifs sur les règles de tarification des contrats individuels proposés par les mutuelles. Les mutuelles de santé sont des organismes particuliers dans le secteur de l’assurance maladie complémentaire&nbsp;; ce sont des organismes non lucratifs qui revendiquent la présence de valeurs de solidarité dans leurs pratiques.La littérature existante en économie sur la tarification en assurance santé montre que les mutuelles ont tendance à proposer davantage de contrats ayant des mécanismes de redistribution. L’objectif de l’article est de comprendre pourquoi et comment les mutuelles peuvent faire vivre une politique de redistribution dans leur contrat via leur mode de tarification. Pour ce faire, l’article s’inscrit dans la lignée des travaux en économie des conventions et considère que les règles de tarification révèlent des tensions et des arbitrages internes dans les mutuelles de santé. Une méthode mixte est utilisée, associant démarche quantitative et qualitative. Mobilisant une&nbsp;enquête de la DREES sur les contrats les plus souscrits auprès des organismes complémentaires, le traitement statistique consiste à construire une classification des contrats individuels à partir de leurs modes de tarification. L’analyse qualitative prend la forme d’un traitement d’entretiens semi-directifs réalisés auprès d’acteurs mutualistes.L’article présente trois résultats principaux. D’abord, les règles de tarification les plus redistributives dans les contrats individuels sont introduites dans des segments particuliers (fonction publique et anciens salariés d’entreprises). Ensuite, dans un contexte de rapprochement des pratiques tarifaires des mutuelles avec celles des sociétés d’assurance, l’article montre une diversité des règles tarifaires dans ces organisations. Enfin, la solidarité est un principe constitutif des mutuelles avant d’être un mécanisme de redistribution. Il existe une pluralité de représentations associées à la solidarité&nbsp;: assistance, redistribution et participation à un collectif. L’argument de solidarité peut alors être mobilisé pour justifier à la fois des règles de tarification redistributive et une pratique d’assistance.<br><br></p> Cécile VASSEUR Copyright (c) 2024 https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0 https://journaleska.com/index.php/jdds/article/view/9122 Thu, 28 Dec 2023 00:00:00 +0000 LA CARDINALISATION DE L’AUTO-ÉVALUATION DE LA SANTÉ DANS LES ÉTUDES SUR LES INÉGALITÉS DE SANTÉ : RISQUES ET DÉFIS DE LA MISE À L’ÉCHELLE DES MESURES DE L’UTILITÉ DE LA SANTÉ https://journaleska.com/index.php/jdds/article/view/9123 <p>L’auto-évaluation de la santé (SAH) est une mesure de la santé largement utilisée. Elle est facile à administrer, permet d’obtenir une évaluation générale et subjective de la santé et présente une bonne corrélation avec les mesures objectives de la santé et de l’état de santé futur. Toutefois, sa nature ordinale a posé un défi analytique, en particulier pour la mesure des inégalités en matière de santé, et le débat se poursuit sur la meilleure façon de dériver une valeur cardinale sur la base des informations ordinales. La méthode la plus récente, proposée par van van Doorslaer et Jones, 2003, utilise la régression par intervalles avec les limites dérivées de la distribution empirique d’une mesure de l’utilité de la santé. Dans cet article, nous montrons que la méthode est sensible à de nombreux choix qui sont souvent négligés, notamment le choix de la variable d’échelle. Comme la variable d’échelle est souvent une mesure cardinale de l’utilité de la santé, nous mettons en doute l’hypothèse sous-jacente à la méthode selon laquelle l’HSA et toute mesure de l’utilité de la santé capturent le même concept de santé. À l’aide de l’Enquête nationale sur la santé de la population canadienne, de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes et de l’Enquête nationale sur les mesures de la santé aux États-Unis, nous montrons empiriquement que la mesure des inégalités de santé est très sensible au choix de la population sur laquelle la variable d’échelle est mesurée et au choix de la mesure de l’utilité de la santé elle-même. Nous démontrons empiriquement le manque de concordance des classements de santé entre le SEP et quatre mesures de l’utilité de la santé couramment utilisées dans la littérature (EQ-5D, SF-6D, HUI3 et QWB). Cela suggère que la grande sensibilité de l’inégalité de santé aux choix d’échelles peut être due aux différents concepts capturés par le SEP et l’utilité de la santé.</p> Michel GRIGNON, Yukiko ASADA, Senay ASMA, Nathan K. SMITH, Jeremiah HURLEY, Susan KIRKLAND Copyright (c) 2024 https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0 https://journaleska.com/index.php/jdds/article/view/9123 Thu, 30 Nov 2023 00:00:00 +0000